L'Energie, le sur-effort et le "yoga ménage" Cette année, un des thèmes sur lesquels je reviens souvent en cours avec mes élèves, c’est celui de l’énergie. Aujourd’hui, tout le monde parle de l’énergie, de notre consommation d’énergie, des gaspillages, des ressources disponibles et des énergies renouvelables, ainsi que des moyens de l’économiser.
Ce qui m’intéresse plus particulièrement sous l’optique yoga, c’est la gestion de notre énergie individuelle, physique et mentale. Je crois que la plupart d’entre nous pensons davantage aux économies de fioul pour la maison ou pour la voiture qu’aux économies d’énergie personnelle. Et pourtant, c’est la même énergie ! Je connais beaucoup de personnes qui vivent dans le « sur-effort » (je vivais longtemps sur ce rythme moi-même) les mâchoires serrées, en manque de sommeil, à vouloir faire toujours plus, à courir, courir, courir ! Alors, je propose à mes élèves de penser à leurs propres sources d’énergie personnelle, et de voir s’ils pratiquent une gestion «renouvelable », sans trop de gaspillage. De temps en temps, je propose que nous pratiquons une posture de yoga à 60% - et observer si une posture de yoga peut être tout aussi juste avec moins d’énergie dépensée. Ce n’est pas toujours facile de trouver le bon dosage ! Ensuite, nous travaillons sur un retour au calme aussi rapide que possible (oui dans la vie on peut avoir besoin de « monter dans les tours », mais ce n’est pas toujours utile d’y rester !) afin de préserver notre énergie précieuse. Le ménage est un exemple parfait d’une action de tous les jours pour laquelle nous pouvons revoir notre dépense d’énergie. Plutôt que de faire le ménage (ou tout autre tâche obligatoire de la vie...) le dos courbé, la respiration serrée, et le mental en vrac, pourquoi ne pas faire de cette action un moment d’observation des sensations et des gestes, une méditation en mouvement ? Une de mes élèves, Dominique, décrit mieux que moi ce que nous appelons entre nous le « yoga ménage »… D’abord me mettre dans un fauteuil confortable et respirer. Prendre conscience de ma respiration. Puis me diriger vers « la bête », l’aspirateur. Brancher, saisir et immédiatement prendre trois mètres virtuels de recul. Ce n’est pas la bête qui va gérer les prochaines trente minutes, c’est mon corps. Mes pieds prennent contact avec le sol, et mon bras actionne avec une telle légèreté qu’je ne le sens pas. Mes hanches font de petites torsions qui peuvent être accompagnées d’une extension du bras opposé. Pour les coins, je me mets à 4 pattes en posture « chat-chien » ou table. Je respire en conséquence et je reprends l’action debout. Je respire longuement et finement. Le bruit de l’aspirateur ne perturbe pas car il est très loin, très loin. Mais en même temps il fait son travail et me communique une énergie positive. Celle du travail bien fait. Je n’oublie pas d’ancrer mes pieds dans la terre et de tonifier mes genoux pliés. En fait, la pièce est finie et je suis toute légère. Je ne m’affale pas comme une méduse sur le fauteuil, je suis pleine d’énergie et je vais tout de suite chercher le copain de l’aspirateur, la serpillère. Pas besoin de repos, je n’suis pas fatiguée. Les pieds dans la terre, j’inspire à chaque passage de la serpillère. J’expire quand je la tords. Je rince avec des ailes de libellule qui soulèvent mon corps. Je repars, je finis. Oui, c’est déjà fini, et je n’suis pas fatiguée. La pièce est propre et je me sens détendue. Je range, je respire, je suis restée concentrée sur la respiration pendant tout le ménage. Je n’ai jamais actionné l’aspirateur ou la serpillère avec rage mais avec respiration et recul. Le temps est passé très vite, sans frustration. C’est mon « yoga ménage ». L’énergie et la santé de notre planète est un sujet vital. Mais notre corps et la planète, c’est la même chose, ils sont indissociables car animés par le même souffle, la même énergie. Si nous nous gérons toujours en sur-effort, nous épuisons toutes nos ressources.
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Juillet 2016
Danielle Nolles
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