A la fin du mois de mai, je suis partie. J'ai quitté une région dans laquelle j'habitais depuis 8 ans. J'ai laissé derrière moi mes élèves, des amis, et mes vieux chiens qui n'ont pas survécu assez longtemps pour venir avec nous. Et pendant quelques semaines dans ma nouvelle région (le sud!) j'étais en flottement, sans repères, comme si j'avais perdu mon yoga! Impossible de pratiquer, Et je me suis rendu compte de l'importance qu'avait l'enseignement du yoga dans ma vie... et du jour au lendemain plus rien! Mais petit à petit, tout revient, ma pratique, de nouveaux élèves, des projets pour ouvrir une salle de yoga, des envies de recommencer. Ma pratique est différente, il fait très chaud, je pratique lentement, et je passe du temps dans la mer, je me couche sur le sable, et je respire. Je vois déjà que je n'avais pas à avoir peur de ma nouvelle vie, tout se met bien en place. Il fait beau. Partie, pas encore arrivée, mais presque!
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L'Energie, le sur-effort et le "yoga ménage" Cette année, un des thèmes sur lesquels je reviens souvent en cours avec mes élèves, c’est celui de l’énergie. Aujourd’hui, tout le monde parle de l’énergie, de notre consommation d’énergie, des gaspillages, des ressources disponibles et des énergies renouvelables, ainsi que des moyens de l’économiser.
Ce qui m’intéresse plus particulièrement sous l’optique yoga, c’est la gestion de notre énergie individuelle, physique et mentale. Je crois que la plupart d’entre nous pensons davantage aux économies de fioul pour la maison ou pour la voiture qu’aux économies d’énergie personnelle. Et pourtant, c’est la même énergie ! Je connais beaucoup de personnes qui vivent dans le « sur-effort » (je vivais longtemps sur ce rythme moi-même) les mâchoires serrées, en manque de sommeil, à vouloir faire toujours plus, à courir, courir, courir ! Alors, je propose à mes élèves de penser à leurs propres sources d’énergie personnelle, et de voir s’ils pratiquent une gestion «renouvelable », sans trop de gaspillage. De temps en temps, je propose que nous pratiquons une posture de yoga à 60% - et observer si une posture de yoga peut être tout aussi juste avec moins d’énergie dépensée. Ce n’est pas toujours facile de trouver le bon dosage ! Ensuite, nous travaillons sur un retour au calme aussi rapide que possible (oui dans la vie on peut avoir besoin de « monter dans les tours », mais ce n’est pas toujours utile d’y rester !) afin de préserver notre énergie précieuse. Le ménage est un exemple parfait d’une action de tous les jours pour laquelle nous pouvons revoir notre dépense d’énergie. Plutôt que de faire le ménage (ou tout autre tâche obligatoire de la vie...) le dos courbé, la respiration serrée, et le mental en vrac, pourquoi ne pas faire de cette action un moment d’observation des sensations et des gestes, une méditation en mouvement ? Une de mes élèves, Dominique, décrit mieux que moi ce que nous appelons entre nous le « yoga ménage »… D’abord me mettre dans un fauteuil confortable et respirer. Prendre conscience de ma respiration. Puis me diriger vers « la bête », l’aspirateur. Brancher, saisir et immédiatement prendre trois mètres virtuels de recul. Ce n’est pas la bête qui va gérer les prochaines trente minutes, c’est mon corps. Mes pieds prennent contact avec le sol, et mon bras actionne avec une telle légèreté qu’je ne le sens pas. Mes hanches font de petites torsions qui peuvent être accompagnées d’une extension du bras opposé. Pour les coins, je me mets à 4 pattes en posture « chat-chien » ou table. Je respire en conséquence et je reprends l’action debout. Je respire longuement et finement. Le bruit de l’aspirateur ne perturbe pas car il est très loin, très loin. Mais en même temps il fait son travail et me communique une énergie positive. Celle du travail bien fait. Je n’oublie pas d’ancrer mes pieds dans la terre et de tonifier mes genoux pliés. En fait, la pièce est finie et je suis toute légère. Je ne m’affale pas comme une méduse sur le fauteuil, je suis pleine d’énergie et je vais tout de suite chercher le copain de l’aspirateur, la serpillère. Pas besoin de repos, je n’suis pas fatiguée. Les pieds dans la terre, j’inspire à chaque passage de la serpillère. J’expire quand je la tords. Je rince avec des ailes de libellule qui soulèvent mon corps. Je repars, je finis. Oui, c’est déjà fini, et je n’suis pas fatiguée. La pièce est propre et je me sens détendue. Je range, je respire, je suis restée concentrée sur la respiration pendant tout le ménage. Je n’ai jamais actionné l’aspirateur ou la serpillère avec rage mais avec respiration et recul. Le temps est passé très vite, sans frustration. C’est mon « yoga ménage ». L’énergie et la santé de notre planète est un sujet vital. Mais notre corps et la planète, c’est la même chose, ils sont indissociables car animés par le même souffle, la même énergie. Si nous nous gérons toujours en sur-effort, nous épuisons toutes nos ressources. J'ai lu ce poste sur le blog d'une prof et bloggeuse de yoga américaine Amanda Green (http://amandagreenyoga.com) Elle m'a gentiment donné l'autorisation de traduire et partager son article. “En quittant la salle de cours aujourd’hui, un de mes élèves m’a demandé « Amanda, à votre avis, il faut combien de temps pour vraiment piger le yoga ? ». Il pratique le yoga depuis plusieurs années et il me dit qu’il commence tout juste à ressentir ce que c’est que la respiration. Et cette remarque m’inspire profondément. Pouvoir pratiquer le yoga pendant des années et se sentir toujours débutant, pouvoir avoir l’impression de ressentir quelque chose que l’on n’a jamais ressenti, c’est formidable. C’est une des définitions même du yoga : le yoga permet de faire quelque chose qu’on n’a pas pu faire avant. Peut-être arrives-tu à respirer pleinement, à toucher vos orteils, ou peut-être as-tu appris à mieux réagir face aux mêmes vieilles disputes. Le yoga, ce n’est pas un truc que tu maitrises une fois et puis que tu ranges sur une étagère. Si tu persistes, et si tu es volontaire, la pratique s’épanouit avec toi et tu peux vivre et revivre l’expérience du débutant. Et cela peut se produire tous les jours, avec chaque nouvelle respiration. Je me dis qu’en fin de compte cet élève si engagé et dévoué a absolument pigé le yoga. Sa volonté de participer à, remarquer, et apprécier cette nouvelle expérience de la respiration en est la preuve. Piger le yoga ne nécessite pas des décennies de pratique ni de pouvoir réaliser une posture parfaite. Il te demande seulement d’être présent avec ce qui se passe dans l’instant présent. » (Amanda Green) "J’aimerais bien, mais je ne peux pas pratiquer le yoga, je ne suis pas assez souple."
Voilà une phrase que j’entends presque tous les jours ! Et ma réponse est presque toujours: « Au contraire, vous êtes parfait pour le yoga!» Je pense que beaucoup de gens qui voient les images de yoga imaginent que cette pratique est une sorte de concours de contorsionniste. Et franchement, je peux comprendre cette réaction. Mais il faut savoir qu’au début, quand le yoga est bien enseigné, on aborde des mouvements et des postures très simples, accessibles, et adaptables à tous les corps. Ensuite, on apprend que le yoga n’est pas une recherche de performance physique, mais la recherche d’une expérience de sensations. Peu importe à quoi ressemble la posture (dans la mesure où l’élève n’est pas en danger), ce qui compte est la qualité de l’intention fournie ainsi que le vécu sensoriel et émotionnel de l’expérience. Du coup, quelqu’un de moins souple va très vite vivre des sensations intéressantes, et même peut-être encore plus que quelqu’un de trop souple ! La souplesse est un résultat heureux d’une pratique régulière du yoga, mais n’est en aucun cas une obligation préalable. Les postures de yoga sont simplement de merveilleux contenants dans lesquels on explore ce que c’est que d’être vivant ! Dans ce premier poste, je voudrais partager avec vous les raisons pour lesquelles j’ai choisi de me spécialiser dans des cours de yoga privés, à domicile. Si j’aime énormément les cours collectifs et l’énergie générée par un groupe qui pratique en même temps, je ressens souvent une certaine frustration de ne pas pouvoir donner à chaque personne les indications précises qui pourraient l’aider à profiter encore plus de la séance. Dans un cours privé, j’ai remarqué que tout se transforme en dialogue, en échange, avec plus de spontanéité et de créativité et j’adore ces moments inattendus !
Je mesure également l’importance de pouvoir aider une personne à créer chez elle un espace de bienêtre, ne serait-ce que pour une heure ! O combien c’est difficile de s’autoriser un peu de temps, quand le ménage et autres obligations attendent, et le téléphone et l’ordi nous sollicitent en permanence ! Mais on peut apprendre à faire de la place pour ce qui est vital. Mon espoir est que mes élèves arrivent petit à petit à pratiquer le yoga sans moi aussi, à devenir plus autonome dans la recherche de leur propre équilibre. Et puis, finalement, dans le cours particulier, on revient aux bases du yoga traditionnel. Un professeur – un élève, et un yoga adapté à la personne, à ses besoins physiques et émotionnels. Et quand je vois mon élève prendre des forces, trouver son équilibre, habiter son corps, ça me donne des ailes ! Namasté et bienvenue sur YogaDana. 2015, c'est l'année du lancement de YogaDana... du yoga pour vous, des cours personnalisés à domicile, et ici, sur le blog, des articles et des informations pour enrichir votre pratique.
A très bientôt pour les premiers postes! |
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Juillet 2016
Danielle Nolles
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